MONDE
La Türkiye est intéressée par les champs gaziers offshore en Égypte
Bakou, 11 septembre, AZERTAC
La Türkiye s'intéresse aux champs gaziers offshore en Égypte pour fournir des hydrocarbures via les navires turcs d'unités flottantes de stockage et de regazéification (FSRU), a déclaré mercredi le ministre turc de l'Énergie et des Ressources naturelles.
Dans une interview accordée à la rédaction d'Anadolu dans la capitale Ankara, Alparslan Bayraktar a rappelé la normalisation des relations entre la Türkiye et l'Égypte, soulignant que les deux pays ont récemment signé des accords dans le domaine de l'énergie.
La semaine dernière, le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi était en visite officielle dans la capitale turque, Ankara. Bayraktar a déclaré que la Türkiye et l'Égypte peuvent coopérer dans le domaine du pétrole et du gaz naturel et que les deux pays travaillent sur des projets communs.
Le ministre turc a également invité des pays tels que les Émirats arabes unis, l'Arabie saoudite et le Qatar à investir dans des projets d'énergie renouvelable en Türkiye.
« Nous proposerons des projets plus concrets en rapport avec ces pays », a-t-il ajouté.
« Nous avons récemment signé un nouvel accord à long terme sur le GNL [Gaz naturel liquéfié] avec Shell, et un autre accord similaire sera signé aux États-Unis la semaine prochaine », a indiqué Bayraktar.
« Cela s'intègre dans les dimensions de diversification de notre activité », a-t-il expliqué.
** La Türkiye doit être plus active dans les champs pétroliers et gaziers
Soulignant que la Türkiye possède des actifs à l'étranger, Bayraktar a mentionné qu'en Azerbaïdjan, Ankara détient une part dans les ressources pétrolières et gazières de la mer Caspienne. « Azeri-Chirag-Gunashli est un grand projet pétrolier dont nous sommes partenaires depuis longtemps », a-t-il précisé.
« Nous détenons environ 20 % des parts dans le projet Shah Deniz (en Azerbaïdjan) », a-t-il ajouté, mentionnant que la Türkiye est également partenaire dans trois champs pétroliers à Bassora, en Irak.
« Nous tirons un revenu de 15 000 barils de pétrole par jour de ces projets », a-t-il expliqué.
Notant que l'Irak exporte plus de 3 millions de barils de pétrole par jour, Bayraktar a déclaré : « 15 000 barils, c'est très peu. La Türkiye doit obtenir une part plus importante de ces ressources ».
« Nous devons être plus actifs, plus focalisés et plus impliqués dans les champs pétroliers et gaziers », a-t-il ajouté.
Le ministre turc a également déclaré qu'Ankara pourrait jouer un rôle plus important dans le commerce et le transport du pétrole.
La partie turque de l'ancien oléoduc Kirkouk-Yumurtalik, de Silopi à Ceyhan, mesure 650 kilomètres de long avec une capacité de 1,4 million de barils par jour (bpj), a-t-il précisé.
« C'est pourquoi nous disons à nos interlocuteurs en Irak, notamment après la dernière visite de notre président (Recep Tayyip Erdogan), 'transformons cette route du développement en une route énergétique' », a-t-il ajouté.
Bayraktar a déclaré que la capacité d'exportation d'électricité de la Türkiye avec l'Irak est de 300 mégawatts et que cela pourrait augmenter.
Il a affirmé que les besoins quotidiens de la Türkiye en pétrole s'élèvent à 1 million de barils, tandis que les besoins en gaz naturel, exprimés en équivalent pétrole, se situent entre 800 000 et 850 000 barils. Ces besoins pourraient être couverts par ces projets.
« Nous menons un travail et une diplomatie intensifs pour répondre à ces besoins, peut-être à travers des projets en Libye, en Somalie et de nouveaux projets en Irak », a-t-il déclaré.
** Siemens retarde la livraison d'équipements clés pour la première centrale nucléaire de Türkiye
Notant que la construction du premier réacteur nucléaire de Türkiye est achevée à plus de 90 %, Bayraktar a déclaré : « Nous rencontrons des difficultés en raison de la nature même du nucléaire. Malheureusement, il y a aussi des problèmes liés à des sources externes ».
Bayraktar a précisé que Siemens possède des équipements clés liés à la centrale nucléaire et que l'entreprise allemande en retarde la livraison.
« L'équipement est utilisé sur le site de construction pour la transmission d'électricité. Malheureusement, cela ralentit la construction », a-t-il ajouté.
« Une décision a été prise avec une attitude politique sur un sujet qui n'a aucun fondement juridique et qui n'est soumis à aucune sanction internationale », a-t-il expliqué, ajoutant que « La question a été soulevée au plus haut niveau ».
Le ministre a souligné que l'entreprise devait « en payer le prix », en particulier une entreprise ayant une présence aussi forte sur le marché turc.
« Donc, si le but ici est d'imposer des sanctions à la Russie, la Türkiye est également gravement touchée par cette situation », a-t-il ajouté.
L'énergie nucléaire joue un rôle important en vue d'atteindre l'objectif de zéro émission nette de la Türkiye pour 2053. À cette fin, le pays prévoit de construire des centrales nucléaires dans deux autres sites, après celle d'Akkuyu, actuellement en construction dans la province méditerranéenne de Mersin.
Un accord intergouvernemental a été signé entre la Russie et la Türkiye en mai 2010 pour la centrale nucléaire d'Akkuyu, qui sera composée de quatre unités de puissance VVER-1200 d'une capacité totale installée de 4 800 mégawatts. La fondation de la centrale a été posée en 2018 et elle devrait être achevée en sept ans, selon le contrat. (Agence Anadolu)