MONDE
"Merkozy" agace les dirigeants européens
Bakou, 15 octobre (AZERTAC). Les autres pays de la zone euro reprochent au couple franco-allemand de les mettre sur la touche.
José Manuel Barroso avait rendez-vous vendredi après-midi avec Nicolas Sarkozy pour préparer le sommet de la zone euro du 23 octobre qui devra, coûte que coûte, mettre au point un plan global de sortie de crise. Sans quoi, prévenait récemment le président de la Commission européenne, l'ampleur de la crise, devenue "systémique", ne pourra que s'accroître, pour menacer toute l'économie mondiale.
José Manuel Barroso se fera-t-il l'écho auprès du président français des sentiments mêlés d'exaspération et d'attente envers le couple franco-allemand dont lui font part les autres dirigeants européens ? Beaucoup soulèvent la question franco-allemande, confirme un proche de Barroso, mais pas toujours de façon négative. "Quand le couple franco-allemand ne fait rien, on lui reproche son manque de leadership. Et quand il fait mal, comme à Deauville, on lui reproche d'imposer ses vues. La voie est étroite pour Merkel et Sarkozy", résume un diplomate européen.
Ah, Deauville ! octobre 2010, "Merkozy", comme on surnomme les deux dirigeants dans les institutions européennes, propose une vaste réforme du Pacte de stabilité et une révision des traités européens d'ici à 2013. C'est l'exemple type du donnant-donnant concocté sans consultation des partenaires. La Commission et plusieurs dirigeants réagissent très mal. "Inacceptable", condamne Jean-Claude Juncker, président de l'Eurogroupe et Premier ministre du Luxembourg. "Ce serait irresponsable de mettre sur la table des chimères à propos de nouveaux traités", renchérit Viviane Reding, vice-présidente de la Commission.