MONDE
Joachim Gauck, prochain président allemand
Bakou, 22 février (AZERTAC). Si le président allemand était élu au suffrage universel, il serait installé au château de Bellevue depuis le juin 2010. Déjà favori d'une majorité d'Allemands, Joachim Gauck avait alors perdu de justesse face au candidat soutenu par Angela Merkel, à qui il avait failli infliger une cuisante humiliation en faisant perdre son protégé, le président démissionnaire, Christian Wulff. Dimanche soir, la chancelière a fini par se rallier à la candidature de ce pasteur, militant pour les droits de l'homme dans l'ex-RDA.
Lors des deux précédents scrutins, Angela Merkel avait imposé successivement deux alliés issus de son parti conservateur, la CDU, à la présidence de la République. Après les démissions coup sur coup de Horst Köhler et de Christian Wulff, la chancelière s'était résignée à désigner un candidat de consensus ayant l'assentiment de l'opposition sociale-démocrate - écologiste, pour tenter de limiter la casse politique. Peu encline à faire des cadeaux à l'opposition, Merkel rechignait cependant à porter son choix sur Gauck, le candidat malheureux soutenu par le SPD et les Verts face à Wulff en 2010… un aveu d'échec.
Gauck, 72 ans n'appartient à aucun parti. Figure du Nouveau Forum, il s'était illustré par son opposition au régime est-allemand avant de présider la commission chargée de la dissolution du ministère de la Sécurité intérieure, la Stasi, dont il gérera ensuite les archives. Le SPD soutient de nouveau sa candidature, mais s'est dit ouvert à d'autres suggestions. Les partenaires de coalition libéraux de Merkel soutiennent eux aussi Gauck. Mais sa candidature serait rejetée par la CDU, selon les médias. «Téléphonez donc à Mme Merkel», a suggéré Gauck à des journalistes l'interrogeant sur ses chances d'être élu à la présidence.