POLITIQUE
Message du secrétaire exécutif de la CCNUCC aux dirigeants du G20
Bakou, 16 novembre, AZERTAC
Le secrétaire exécutif de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), Simon Stiell, a lancé un message aux dirigeants du G20 dans le cadre de la COP29.
L’AZERTAC présente le message dans son intégralité ci-dessous :
« Alors que les dirigeants du G20 se rendent à Rio de Janeiro, le monde les observe et attend des signaux forts indiquant que l’action climatique est au cœur des préoccupations des plus grandes économies du monde.
Le G20 a été créé pour s’attaquer à des problèmes qu’aucun pays, ou groupe de pays, ne peut résoudre seul. Sur cette base, la crise climatique mondiale doit être en tête de l’ordre du jour à Rio la semaine prochaine.
Les effets du climat mettent déjà en lambeaux toutes les économies du G20, détruisent des vies, pèsent sur les chaînes d’approvisionnement et les prix des denrées alimentaires, et attisent l’inflation. Une action climatique plus audacieuse est une mesure d’auto-préservation fondamentale pour chaque économie du G20. Sans une réduction rapide des émissions, aucune économie du G20 ne sera épargnée par le carnage économique lié au climat.
Mais il y a aussi une bonne nouvelle, qui commence par le chiffre de 2 000 milliards : il s’agit du montant en dollars qui sera investi dans les énergies et les infrastructures propres cette année seulement. C’est le double de ce qui a été consacré aux combustibles fossiles. Certains pays du G20 s’approprient déjà une part importante de ce boom des énergies propres, en forte croissance.
Stimuler le financement mondial de l’action climatique, c’est faire en sorte que tous les pays puissent bénéficier des avantages considérables d’une action climatique plus audacieuse : une croissance plus forte, plus d’emplois, moins de pollution et une énergie plus sûre et plus abordable.
Il s’agit également de veiller à ce que tous les pays puissent renforcer la résilience de leurs maillons des chaînes d’approvisionnement mondiales.
L’intensification du financement de l’action climatique à l’échelle mondiale nécessite des mesures tant dans le cadre du processus de la COP qu’en dehors de celui-ci.
Ici, à Bakou, les négociateurs travaillent jour et nuit à la définition d’un nouvel objectif en matière de financement de l’action climatique. Il reste encore beaucoup de chemin à parcourir, mais tout le monde est très conscient des enjeux, à mi-parcours de la COP.
Les progrès réalisés en matière de financement de l’action climatique en dehors de notre processus sont tout aussi cruciaux, et le rôle du G20 est essentiel.
Le Sommet de la semaine prochaine doit envoyer des signaux mondiaux clairs.
Que davantage de subventions et de financements concessionnels seront disponibles.
Que la poursuite de la réforme des banques multilatérales de développement est une priorité absolue et que les gouvernements du G20, en tant qu’actionnaires et maîtres d’œuvre, continueront à faire pression pour obtenir davantage de réformes.
Que l’allègement de la dette est un élément essentiel de la solution, afin que les pays vulnérables ne soient pas paralysés par les coûts du service de la dette qui rendent pratiquement impossibles des actions climatiques plus audacieuses. Le forum du G20 devrait progresser sur ce point.
Enfin, en cette période de turbulences et de fractures, les dirigeants du G20 doivent affirmer haut et fort que la coopération internationale reste la meilleure et la seule chance pour l’humanité de survivre au réchauffement de la planète. Il n’y a pas d’autre solution. »
Il est à noter que le Sommet des dirigeants du G20 se tiendra à Rio de Janeiro les 18 et 19 novembre.