Thierry Mariani accuse l’Europe de vouloir prolonger la guerre en Ukraine

Paris, 13 mai, AZERTAC
Thierry Mariani, député européen du Rassemblement National et ancien ministre, critique vivement l’attitude des dirigeants européens face à la guerre en Ukraine. Selon lui, beaucoup à Bruxelles ne souhaitent pas réellement la paix, et utilisent le conflit pour faire avancer des intérêts politiques, notamment la création d’une armée européenne.
Mariani parle d’une "hypocrisie luxueuse", reprochant aux responsables européens de réclamer un cessez-le-feu tout en ne proposant aucun plan de paix crédible. Il estime que les positions défendues – comme le retrait de la Russie de la Crimée ou la mise en place d’un tribunal international pour juger Vladimir Poutine – sont irréalistes et bloquent toute perspective de négociation.
Il revient également sur les accords de Minsk, censés régler le conflit dans le Donbass, mais jamais appliqués. Selon lui, les révélations ultérieures d’Angela Merkel et de Petro Porochenko, indiquant que ces accords avaient surtout servi à gagner du temps pour réarmer l’Ukraine, ont gravement entamé la crédibilité des tentatives de médiation occidentales.
Mariani dénonce en parallèle une volonté idéologique de certains dirigeants européens d’exploiter la guerre pour accélérer la construction d’une défense commune au sein de l’Union européenne. Il cite notamment Manfred Weber, président du Parti populaire européen, qui appelle à rendre l’armée européenne aussi incontournable que l’euro. Pour Mariani, la guerre est instrumentalisée comme un outil de centralisation du pouvoir à Bruxelles.
Face à cette logique, il appelle à une véritable stratégie de paix, en s’appuyant sur la tradition diplomatique française qui prônait la cohabitation avec la Russie, de De Gaulle à Chirac. Il propose une solution fondée sur une Ukraine neutre, des garanties de sécurité réciproques, et une médiation par un pays neutre comme la Türkiye, permettant à toutes les parties, y compris Vladimir Poutine, de négocier sans risque d’arrestation.
Enfin, Mariani remet en cause la démocratie ukrainienne actuelle, pointant l’absence d’élections et la suppression de l’opposition. Il estime que la poursuite de la guerre sert aussi à éviter une remise en cause du pouvoir en place à Kiev. Selon lui, la paix ne viendra pas de Bruxelles, mais d’un véritable engagement européen en faveur du compromis – un engagement qu’il juge aujourd’hui largement absent.