POLITIQUE
L’Association Familles de personnes disparues du Karabagh lance un appel à l’ONU
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Bakou, 3 août, AZERTAC
L’Association Familles de personnes disparues du Karabagh a lancé un appel à l’Organisation des Nations Unies (ONU).
L’appel se lit comme suit : « Au nom des familles de personnes disparues, nous, en tant qu’association des membres des familles de 3 890 Azerbaïdjanais portés disparus à la suite de l’agression militaire de l’Arménie contre l’Azerbaïdjan, faisons appel à António Guterres, Secrétaire général de l’ONU, à Csaba Kőrösi, président de l’Assemblée générale de l’ONU, à Vaclav Balek, président du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, et à Volker Turk, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme.
Selon les exigences du droit international humanitaire et des Conventions de Genève du 12 août 1949, qui en sont la principale source, le droit des familles de personnes portées disparues lors des conflits armés à recevoir des informations est reconnu sans équivoque. C’est donc notre droit en tant qu’êtres humains.
Cependant, l’exercice de ce droit nous a été refusé pendant plus de 30 ans. L’Arménie a refusé de fournir des informations sur les Azerbaïdjanais portés disparus, nous condamnant ainsi à des souffrances infinies. Des mères et des pères quittent ce monde avec un désir ardent pour leurs enfants disparus, serrant leurs photos contre leur poitrine. Les enfants ne connaissent leurs parents disparus que par les récits d’autrui. Il s’agit d’une tragédie et d’une horreur auxquelles des milliers de familles sont confrontées chaque jour.
 la suite de l’agression militaire de l’Arménie contre l’Azerbaïdjan dans les années 1990, vingt pour cent du territoire azerbaïdjanais a été occupé, ses villes et villages ont été vandalisés et pillés, des personnes ont été tuées, soumises à un génocide et à un nettoyage ethnique, environ un million de citoyens azerbaïdjanais sont devenus des réfugiés et personnes déplacées, 20 000 personnes ont perdu la vie et 50 000 ont perdu leur santé.
 la suite de l'agression militaire de l'Arménie contre l'Azerbaïdjan, 3 890 personnes ont été enregistrées comme personnes portées disparues lors de la première guerre du Karabagh. Au total, 3 171 d'entre eux sont des militaires et 719 des civils. Parmi les civils figurent 71 mineurs, 267 femmes et 326 personnes âgées.
Sur le nombre total de personnes portées disparues, 872 hommes, dont 29 enfants, 98 femmes et 112 personnes âgées, ont été faits prisonniers ou sont restées dans les territoires occupés, comme le confirment les déclarations des témoins. Dans un certain nombre de cas, des personnes ont disparu avec les membres de leur famille et leurs proches, des familles entières et des générations ont été exterminées. Nos recherches confirment que deux à sept membres de 61 familles ont disparu pendant la Première guerre du Karabagh et le sort d’aucun d’entre eux n’est connu à ce jour. C’est extrêmement irrespectueux non seulement envers les familles des disparus azerbaïdjanais, mais aussi envers toute l'humanité.
En septembre 2020, l’armée azerbaïdjanaise, ayant mené une opération de contre-offensive à la suite d’une énième provocation des forces armées arméniennes, a libéré les terres natales de l’occupation et mis en œuvre lui-même les résolutions adoptées par l’ONU en 1993. Cependant, la pollution excessive des territoires azerbaïdjanais par l’Arménie pendant les années d’occupation ne permet pas aux personnes qui en ont été expulsées, ainsi qu’aux familles de personnes disparues, de retourner dans leur terre natale. En outre, l’Arménie ne fournit pas à l’Azerbaïdjan de cartes précises des champs de mines ni d’informations sur les fosses communes des disparus. Plus de 300 citoyens azerbaïdjanais ont été victimes d’explosions de mines au cours des trois dernières années en raison du refus par l’Arménie de divulguer les cartes des champs de mines.
Les mesures prises par les autorités compétentes de la République d’Azerbaïdjan ces dernières années pour clarifier le sort des disparus, y compris la prise d’échantillons biologiques des familles, des profils ADN et des fouilles dans les territoires libérés de l’occupation, ont suscité une lueur d’espoir chez nous. Cependant, la découverte de neuf fosses communes en si peu de temps nous rend extrêmement désemparés.
L’une des fosses communes a été découverte dans le village de Bachlybel de la région de Kelbedjer, trois dans le village d’Edilli de la région de Khodjavend, une dans le village de Farorukh de la région de Khodjaly, deux dans le village de Dachalty de la région de Choucha, une dans la ville de Choucha et une autre dans le village de Sarydjaly de la région d’Aghdam. Quelques autres fosses communes ont été découvertes et des recherches ont été lancées dans ce sens.
Massacrer des gens, les enterrer de manière inhumaine et perdre leurs traces est un signe d’irrespect total pour les valeurs humaines et de barbarie.
Nous vous demandons d’appeler l'Arménie à révéler les informations sur le sort des personnes portées disparues et de divulguer les lieux des charniers à la partie azerbaïdjanaise.
Le problème des personnes disparues est de nature mondiale et ne concerne pas seulement l’Azerbaïdjan. Afin de traiter efficacement cette question, il est important que l’ONU aussi intensifie ses efforts. Par conséquent, nous vous exhortons à ne pas épargner votre contribution à la création d’une institution du rapporteur spécial des Nations Unies sur les personnes disparues. »