Bientôt la fête du printemps «Novrouz» sera célébrée en Azerbaïdjan



Bakou, 5 mars (AZERTAC). Depuis bien longtemps, on a entrepris de fêter solennellement la nuit du 21 au 22 mars, l’équinoxe de printemps, l’équivalent du début de la nouvelle année.
Actuellement, plusieurs peuples fêtent le 21 mars et le célèbrent comme le premier jour de l’année nouvelle. Mais il ne serait pas suffisant de lier la fête de Novrouz avec le « nouvel an ». C’est aussi une des anciennes fêtes que les Azerbaïdjanais associent avec le retour du printemps et le réveil de la nature.
Depuis des temps immémoriaux, les gens ont vénéré le réveil des quatre éléments - l’eau, le feu, l’air et la terre - et ils organisaient à cette occasion des cérémonies pour accomplir des rites. Dans cet esprit, le peuple a consacré symboliquement chaque mardi des quatre semaines qui précèdent le jour de la fête à un de ces éléments.
Selon les croyances anciennes, le premier mardi est le «mardi de l’eau». Parmi les quatre éléments, l’eau est la plus vite ranimée. Le mardi de l’eau, les eaux se renouvellent, on met en ordre les cours d’eau, les travaux d’entretien sont réalisés dans les réserves d’eau et des festivités sont organisées en l’honneur de l’eau. Les gens vont tôt le matin près des ruisseaux, ils se lavent, et ils confient à l’eau leur souhaits et leurs voeux. Les jeunes filles versent de l’eau rapportée des cours d’eau dans un bol et tentent d’y lire l’avenir. Après avoir essuyé leur bague, elles la jettent dans l’eau et, suivant les mouvements de la bague elles peuvent prévoir l’âge auquel elles se marieront.
Le deuxième mardi est le «mardi du feu». Ce mardi exprime la croyance sacrée des esprits de l’antiquité pour le feu et le soleil. Selon les coutumes et les traditions, on doit préparer un feu et sauter par-dessus afin de se prémunir contre les maladies.
Le troisième mardi est le «mardi du vent». Selon ces croyances, le vent qui s’est éveillé ce mardi anime l’eau et le feu. Pendant ce «mardi du vent», les gens font le ménage dans les maisons, les couettes et les matelas sont aérés, les maisons sont récurées de fond en comble, les tapis sont battus et les fenêtres sont dépoussiérées.
Le dernier mardi est le «mardi de la terre», ou aussi le «dernier mardi de l’année». Au cours de ce dernier mardi, la terre est réveillée et elle est prête à être cultivée. Le dernier mardi se distingue par l’abondance des rites et des cérémonies festives. Ce mardi commence par une visite à l’eau, tout le monde se rend aux abords des rivières et des ruisseaux à l’aube. On se lave dans les cours d’eau, puis on doit sauter par-dessus, et rapporter de cette eau et la répandre dans la cour. L’eau était le symbole de la bonne santé, de la propreté et selon ces croyances, ceux qui sautent au -dessus des eaux repoussent les risques de maladie dans l’eau courante et restent ainsi en bonne santé tout au long de l’année. Une fois ces rites accomplis, on prépare dans chaque famille un repas pour l’esprit des morts, on se rend sur les tombes des défunts. Vers le soir, les cérémonies deviennent plus animées. Les gens préparent un feu sur un endroit élevé ou dans un champ, tandis que les jeunes frappent aux portes des maisons en tendant un chapeau. Certaines s’amusent à écouter aux portes et selon les paroles qu’elles ont entendues, essaient là-encore de faire des prévisions pour l’année. Les festivités se poursuivent jusqu’à minuit. Lors de ce dernier mardi on cuisine sept repas, on peint des oeufs, on prépare du halva de «semeni» (plat fait du blé poussé).
Aux diverses époques de l’histoire, on a essayé de lier la fête de Novrouz à différentes entités historiques et légendaires (Keyumars ou Djamchids). Après la diffusion de la religion islamique au proche Orient et en Asie Centrale, cette fête a revêtu une coloration religieuse et a été présenté comme le jour de l’arrivée au trône de l’imam Ali. Mais toutes ces adaptations n’ont pas pu faire oublier la signification et la véritable essence de la fête de Novrouz. Bien que la fête de Novrouz ait été interdite à l’époque du pouvoir soviétique et que ses préparatifs aient été proscrits, la population en a conservé un vif souvenir, a sauvegardé les coutumes et les traditions qui y étaient attachées, et ont fait vivre ces rituels jusqu’à présent.
Depuis que l’Azerbaïdjan a restauré son indépendance, la grande fête de Novrouz est de nouveau célébrée au niveau national. Grâce aux efforts de Mme Mehriban Aliyeva, présidente de la « Fondation Heydar Aliyev », ambassadrice de bonne volonté de l’UNESCO et de l’ISESCO, députée du Milli Médjlis, la fête de Novrouz a été incluse en 2009 sur la liste des patrimoines culturels immatériels de l’UNESCO.
En 2010, lors de la 64ème session de l’Assemblée Nationale de l’ONU, le 21 mars a été déclaré « Jour International de Novrouz ».
En plus de l’Azerbaïdjan, cette fête est aussi célébrée en Iran, en Afghanistan, au Tadjikistan, en Turquie, en Ouzbekistan, et par d’autres peuples de l’Orient.