SOCIETE
Olivier Pardo : «A Khodjaly, ce sont bien des Azerbaidjanais qui ont été massacrés non pas pour ce qu’ils avaient fait, mais parce qu’ils étaient des Azerbaidjanais
Paris, 1er mars, AZERTAC
L’avocat français Olivier Pardo a accordé une interview exclusive à la correspondante de l’AZERTAC en France.
On vous présente l’interview dans son intégralité :
«Il y a 2 ans, je suis devenu l’avocat de l’Etat azerbaidjanais. Notamment à la suite de la campagne de diffamation qui a été faite par un magazine français. Et je me suis passionnée pour ce pays merveilleux, l’Azerbaïdjan.
J’ai découvert le massacre de Khodjaly et j’étais extraordinairement étonné que ce massacre ne soit pas reconnu, considéré notamment en France et en Europe. Que pire est une sorte de négation de l’existence de ce massacre. Sous l’égide de l’ambassadeur de l’Azerbaïdjan à Paris qui sensibilise toutes les autorités politiques, sociales en France, j’ai pu découvrir ce qu’était ce massacre, son importance et qui inexorablement de penser des massacres commis en France. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les nazis ont nettoyé un village qui s’appelait Oradour-sur-Glane.
Je suis avocat qui a un relai dans les journalistes. Et je me suis lancé dans la première campagne pour sensibiliser des journalistes français à ce massacre. Je me suis rendu compte que c’était difficile et j’ai donc décidé que cette fois pas au nom de l’avocat de l’Azerbaïdjan, mais à mon nom propre d’utiliser des moyens modernes des communications, c’est-à-dire les réseaux sociaux et de lancer une pétition pour créer un débat. Qu'est-ce que je demande de cette pétition, de ces débats pour demander justement que ce massacre soit reconnu comme tel. Notamment à l’occasion de la journée que propose le président de la République pour commémorer l’ensemble des crimes contre humanité et des génocides. Car, c’est bien un génocide dont il s’agit. Puisque dans la nuit du 25 au 26 février ce sont que bien des Azerbaidjanais qui ont été massacrés non pas pour ce qu’ils avaient fait, mais parce qu’ils étaient des Azerbaidjanais. C’est la définition même du nettoyage ethnique, c’est-à-dire, tuer les gens non pas pour ce qu’ils font mais parce qu’ils sont. J’ai toute suite le premier retombée. Parce que les avocats d’origine arménienne m’ont demandé de retirer mon dossier parce que j’ai publié cette pétition.
C’est un combat qui est une cause vraiment importante pour moi. Je vais jusqu’au bout. Il y a une volonté de nuire cette existence-là. Ce qui compte ce sont les victimes et l’hommage à ces victimes. Pour tuer deux fois quelqu’un, on le tue la première fois et on essaye de faire oublier qu’on a tué ces gens-là. Et mon devoir c’est un devoir de mémoire.
Je sais que le président de l’Association des Amis de l’Azerbaïdjan en France Jean-François Mancel se bat pour que le nom du génocide de Khodjaly soit sur la liste présidentielle. Mais je crois que l’opinion publique, qui ne sait pas ce qui s’est passé et ça s’est passé en Europe dans les années 1992, doit prendre conscience de l’importance de ce qui compte pour moi, c'est d’avoir plus que possible de signatures».